Interrogé le 4 janvier 2010 sur la radio Europe1 sur l’explosion des blogs en France, le psychiatre et expert des nouveaux médias Serge Tisseron décrit le blog non comme un journal intime, mais avant tout comme « un outil de dialogue et d’échange ».
C’est la volonté de « se faire entendre », « se faire reconnaître », « faire reconnaître la valeur de son opinion » qui pousse les Français à tenir leur blog sur Internet. C’est donc « un nouveau monde, de nouvelles règles » conclut Serge Tisseron [1].
Parallèlement à ce progrès, d’autres usages s’installent.
La veille sur cette même radio une journaliste qualifiait de « petites scènes d’horreur » un fait divers : les agressions dont étaient victimes le 1er janvier les passagers du Lyon-Nice. Un « nouveau monde, de nouvelles règles », à la lumière de l’actualité, doit s’entendre dans un double sens : tandis que l’échange et les outils de dialogue deviennent des usages courants, semblent se banaliser depuis plusieurs années la violence verbale, l’incivilité, la destruction, la dégradation et le saccage comme modes d’expression : une nouvelle forme de barbarie [2].
Dans l’annonce en ligne de la manifestation Net 2005 Lille Métropole, était commentée par Philippe Eric [3] la capacité « de l’économie de la connaissance à créer de nouvelles valeurs ajoutées grâce à la meilleure circulation de l’information et aux rapprochements ainsi favorisés entre les hommes » et générer un « glissement
d’usages ».
« C’est ce « glissement » d’usages qui aujourd’hui est porteur de nouvelles applications.
Imaginez un instant les technologies de jeux vidéo au service de la création d’univers de consommation parfaitement segmentés ou les technologies d’assistance issues des process industriels au service de la relation client ou enfin les technologies de mobilité et de communication au service des industries de divertissement et vous commencerez à avoir un aperçu des multiples intérêts de l’économie de la connaissance. C’est ce foisonnement de technologies et leur emprunt pour des usages autres que ceux originellement prévus qui sont à la source de toutes nouvelles applications en matière de contenus numériques. »
Sur un autre site, canadien, "Pour parler profession" [4] un article de Beatrice Schriever dresse le portrait de Peter Banyan, qui enseigne à l’école Amesbury Middle School, district de Toronto. une école dont les familles « sont issues de la diaspora africaine, des Caraïbes, de l’est asiatique ou d’Amérique du Sud. Ici, la plupart des 527 enfants ne parlent pas anglais à la maison, même s’ils sont nés au Canada. »
« Je ne peux comprendre comment des élèves peuvent passer d’une année à l’autre sans pouvoir lire », dit Peter Banhan. Banhan croit que nous sommes devenus une société orale et sait que bon nombre de ses élèves ne lisent pas à la maison, dans aucune langue. Il aimerait que les livres occupent une part plus importante de la vie de ses élèves. Pourtant, il ajoute : « Le système scolaire porte aussi un fardeau. On n’enseigne pas aux enseignants comment enseigner la lecture. Les facultés font semblant et les conseils scolaires s’attendent à ce que leurs enseignants prennent des cours sur la façon d’enseigner la lecture à leur propre compte. » Pour lui, le manque d’argent n’est pas la question. »
Quelle est alors la question ? L’école, les écoles du monde entier, ont-elles su s’adapter assez vite à ce « glissement d’usages » et en capitaliser « les valeurs ajoutées » ? « Un nouveau monde, de nouvelles règles » exigent peut-être de nouveaux programmes et de nouvelles façons d’enseigner. Enseigner l’euphémisme et la litote avec la définition du « Gradus » [5] est encore possible, mais n’est-il pas urgent de trouver de nouvelles approches pour faire comprendre à des élèves « le poids des mots » de manière plus parlante et plus concrète que d’enseigner de façon uniforme à toutes les catégories d’élèves les« différents registres de langue » ?
Ces approches, des enseignants les expérimentent. Le Ministre a annoncé qu’il envisageait un hébergement sur le site du CNED pour mieux faire connaître et reconnaître leurs méthodes innovantes.
Valeurs ajoutées et barbarie : sans doute est-il utile de faire le lien entre ces deux mondes, ces deux types de "glissements d’usages" et éduquer « les jeunes » à la possibilité de « se faire entendre », « se faire reconnaître », autrement que par la violence.
La "nouvelle économie de la connaissance" peut y contribuer, et doit elle aussi obtenir une reconnaissance de la part des systèmes éducatifs.
Janique Laudouar, Numedia-Edu 01/06/2006
> Développement de l’estime de soi et réussite scolaire
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